Le dernier numéro du magicien Jean Jacques Annaud est une vraie réussite à tous points de vue. Il nous livre un beau récit inspiré par celui de Jian Rong immense succès populaire en Chine. Deux jeunes instruits chinois sont envoyés en immersion dans la steppe mongole où ils vont éduquer des bergers pendant deux ans. C’est au contact de ces nomades qu’ils vont découvrir un monde qui leur était inconnu, un monde où l’on vit en harmonie avec la nature qui les entoure : de la flore qu’il faut préserver et de la faune qu’il faut respecter. Depuis des générations, ces populations cohabitent avec les loups de Mongolie dont ils connaissent le mode de fonctionnement et dont ils craignent les attaques contre leurs troupeaux. Bien loin du citadin Pékin, les jeunes chinois vont découvrir ce monde souvent rude, parfois injuste où les ennemis ne sont pas toujours ceux que l’on pense connaître. Cette collaboration sino-française signe un retour brillant de Jean Jacques Annaud qui nous avait déjà émerveillé avec « l’Ours » en 1988 et « Deux Frères » en 2004 ; avec « Le Dernier Loup », il nous livre une brillante épopée qui rappelle les limites de notre système dont l’appât du gain, le désir d’expansion déracinent des populations et condamnent des espèces en voie de disparition. Les loups sont une race intelligente que le film met brillamment en lumière : leur regard pénétrant, leur hurlement saisissant, leur esprit de meute font d’eux les artistes incontournables du nouveau chef d’œuvre de Jean Jacques Annaud. Le film est sublime par des images magnifiques (visibles en 3D), une mise en scène élégante et une bande originale captivante.